Chevaux et taureaux
Même combat !
Dans les arènes, ces animaux se combattent, bien malgré eux. Mais nous, c’est un combat contre leurs souffrances que nous menons. Un combat pour que cessent les tortures infligées aux chevaux et aux taureaux dans les corridas du monde entier.
« Alinéa3 ». C’est sous ce titre que Jérôme Lescure présente son film contre les corridas, tourné dans cinq arènes françaises pendant l’été 2004. Les alinéas 1 et 2 de l’article 321.1 du Code pénal précisent que
« Le fait publiquement ou non, d’exercer des sévices graves ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d’emprisonnement et de trente mille euros d’amende. A titre complémentaire, le tribunal peut interdire la détention d’un animal, à titre définitif ou non. »
L’alinéa 3, lui, explique que
« Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. Elles ne sont pas non plus applicables aux combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie. »
Et voilà, c’en est fini du sort des taureaux (et des coqs). La loi autorise les tortures qui leurs sont infligées : banderilles terminées par des pointes de plusieurs centimètres enfoncées entre les omoplates ou la colonne vertébrale par le picador. Sans oublier évidemment l’épée plantée dans leur dos par un torero, parfois à peine sortis de l’adolescence, ou encore le puntillo (couteau) plongé plusieurs fois dans le cou de l’animal qui ne se décide qu’à mourir. L’imagination des hommes en matière de tortures n’a pas de limites…
Les aficionados (amateurs de corrida), eux, trouvent braves et courageux ces hommes en habits chamarrés . Faut-il du courage pour planter le puntillo dans le cou d’un taureau agonisant? Oui, non? En faut-il alors pour aller à la rencontre d’un taureau, d’un cheval?
DES CHEVAUX FACE A LA MORT
Aux chevaux des picadors en tout cas, on ne demande pas particulièrement de courage: « protégés » par un caparaçon, oreilles bouchées, yeux bandés, (ainsi le cheval ne peut pas voir le taureau et le spectateur, lui, ne voit pas ses yeux révulsés de terreur) ils doivent juste soutenir les assauts d’un taureau furieux. Et mieux vaut pour eux qu’ils ne flanchent pas. S’ils tombent, empêtrés dans leur caparaçon, ils ont le plus grand mal à se relever et courent le risque de se faire éventrer.
Quand aux chevaux de corridas, eux, ils doivent en avoir du courage pour faire ce geste contre-nature d’offrir leurs flancs aux cornes d’un taureau fou de douleur. Dans ces corridas, en effet, les chevaux ne sont pas protégés. Leur sort dépendra de la dextérité de leurs cavaliers. Justement, ces cavaliers ne connaissent-ils pas comme nous la sensibilité des chevaux et leur émotivité ? Comment arrivent-ils à mener leurs chevaux vers ces cornes si pointues au risque de voir leur cheval transpercé ? Leur niveau équestre aurait pourtant donné à penser qu’ils aimaient les chevaux… Pauvres chevaux de corridas, qui payent donc eux aussi un lourd tribut aux « traditions » des hommes .
Voilà. J'aimerais savoir ce que vous en pensez.Moi je suis choquée.